Peux-tu simplement être toi ?

Publié le par histoires-de-vie

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Hello toi !

 

Je viens simplement te dire bonjour, avec mes jeans et mon sourire. Mais que ta maison est bien gardée. Déjà le portail en fer forgé, et il faut sonner. Ta voix dans le microphone m'a dit d'entrer. Alors ton chien m'a reniflée de haut en bas avant de me laisser passer. Voilà, je suis enfin devant ta porte, elle est toute dorée. Et le mur de maison, comme il est bien soigné, pas la moindre trace de "laisser aller".

 

Te voilà enfin, ça me fait tant plaisir de te rencontrer, j'apprécie tant ces moments où tu m'apparais et où je te reconnais à l'intérieur, à l'intérieur ? Oui, de tes murs blindés,  bien sûr. Car j'ai un oeil magique, celui qui a percé un tout petit trou dans la belle façade de ta maison. Qu'y ai-je vu ? Un être magnifique, assis au milieu d'un jardin fleuri, à même le sol. sans costard, sans cravate et sans fanfare. Ses mains étaient ouvertes vers le ciel et respiraient les doux rayons d'une lumière douce qui emplissait mon coeur. Une mélodie caressait les herbes tendres où tu reposais calmement et tu me regardais en me souriant aimablement. Tu étais si beau, là, dans ta simplicité si touchante.

 

A côté de toi gisait ton masque. Je le soulevai et regardai à travers les orifices qui te permettaient de voir le monde.

Et je le vis, ton univers. Il y avait un bric- à -brac de choses à faire, à dire, d'endroits où tu devais te rendre, des tas de choses à régler. Et surtout tu devais "paraître", beau, poli, intelligent, organisé, capable, être à la hauteur. Que tout cela était lourd.

Et tu affichais toujours ton sourire, alors que tu pliais sous le poids de ton sac à dos rempli de "il faut".

 

Et j'ai compris ta vie, car j'ai vu la toile d'araignée dans laquelle tu étais si pris que tu ne te débattais même plus.

Tout avait commencé il y a si longtemps, alors que l'enfant joyeux et insouciant avait entrepris sa mutation et s'était petit à petit laissé attirer par l'appât brillant et prometteur que lui avait préparé la belle aux nombreuses pattes d'argent et de succès.

Alors j'ai reposé ton masque et je t'ai regardé, à l'intérieur,  et  j'y ai déposé mon coeur.

 

Alors maintenant je te reconnais et t'apprécie, même quand tu portes ton masque. 

 

Mais dis-moi, peux-tu simplement être toi ?

 

 

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